Brigitte Rosset est une comédienne « exceptionnelle ». Un adjectif judicieusement choisi par l’Office fédéral de la culture, qui lui a décerné un de ses prestigieux Prix Suisses du théâtre en 2015. Depuis plus de 25 ans, en solo comme en troupe, elle irradie sur les scènes. On l’a vu encore il y a peu dans La Locandiera quasi comme, d’après Goldoni, époustouflante prestation en duo avec son complice Christian Scheidt. De l’humour, de la finesse, de l’invention : un bijou hilarant, mais toujours dans le respect du texte, jonglerie incroyable avec tous les personnages de la pièce, entre fiction et réalité.
Dans ses solos, Brigitte Rosset a un sens raffiné et malicieux pour raconter le quotidien. Le sien et celui des autres. Il y a eu Voyage au bout de la Noce (en 2001), Suite matrimoniale, avec vue sur la mer (en 2009), Smarties, Kleenex et Canada dry (en 2011) et Tiguidou (en 2015). Voici donc le cinquième, en l’état intitulé Carte blanche. Elle ne va pas rester immaculée bien longtemps. Attention au feu d’artifice de couleurs et d’émotions !
Ce nouvel opus, créé en novembre 2017 au Théâtre du Crève-Cœur, à Genève, est présenté au Théâtre du Jorat. Tout est là avec Brigitte Rosset, championne du grand écart : 24 représentations dans une salle de 60 places à Genève, et boum ! une seule date à Mézières dans une salle de 1000 places… Elle s’en réjouit évidemment.
Cette Carte blanche s’inspire d’une semaine de jeûne vécue par la comédienne dans les Alpes de Haute Provence. Elle a fait surgir de sa mémoire toutes sortes de souvenirs plus ou moins anciens, plus ou moins enfouis. De quoi créer une série de personnages « à la fois fantasques et attachants », aux vies bien différentes de la sienne. La construction de soi n’est pas forcément un voyage en solitaire. On peut jeûner tout en ayant faim de nouvelles rencontres.
Son nouveau spectacle Les amis, misères et splendeurs du sentiment amical, avec Frédéric Recrosio, sera en tournée dès octobre 2018.