C’est incroyable, mais vrai : Yvette Théraulaz va venir chanter et jouer pour la première fois au Théâtre du Jorat. Cette immense personnalité de la scène suisse, lauréate des prix les plus prestigieux de ce pays, débarque avec le pianiste Lee Maddeford, complice malin et gracieux, pour un spectacle intitulé Histoires d’ILS. Un voyage aux multiples rivages, comme un inventaire drôle et bouleversant, comme un carnet de bal d’une Cendrillon qui a finalement toujours trouvé, cahin-caha, chaussure à son pied dans son parcours. Au fond, dans ce spectacle, elle tord le bras au mal et fait du bien à tout le monde.
Elle dit : « Je crois, oui, ce serait un spectacle sur les hommes. C’est ça… sur les hommes d’une femme. Ceux que j’ai croisés. Ceux que j’ai aimés. Ceux qui m’ont aimée. Ceux qui m’ont fait mal. La voix des hommes, le corps des hommes. Leurs peurs, leurs fragilités et leurs forces. Ils feraient des entrées et des sorties, comme au théâtre. Certains n’auraient qu’une scène, d’autres plusieurs. Ils prendraient plus ou
moins d’importance, comme dans la vie, plus ou moins de place, comme dans le souvenir. »
Il y a une dizaine d’années, Yvette Théraulaz avait tricoté un spectacle intitulé Histoires d’Elles. La cause des femmes, elle la défend depuis des lustres. Leur donner la parole, l’indépendance, dans un souci d’égalité et de respect mutuel. Oui, c’est son combat. Elle le mène avec force et élégance, non sans pudeur indignée, comme une prière généreuse. Sur l’autel de la tolérance, elle dit ses croyances et chante au fil de son spectacle des chansons « d’ils », des hommes, tel un chapelet de mots d’amour.