UNE VALSE AQUATIQUE DÉCOIFFANTE
Le poids des éponges, créée en 2003, est une des créations emblématiques de la danse contemporaine romande. On la doit à Guilherme Botelho, patron de la Compagnie Alias, basée à Genève. Dix ans plus tard, elle n’a pas perdu une goutte de son brio technique, de son humour décoiffant, de son énergie débordante. Une recréation qui chamboule costumes et distribution, mais qui ne touche pas à la structure originelle. Ce poème aquatique se déroule en trois temps : samba virevoltante de Chico Buarque, partition héroïque de Chostakovitch et piano de feu version Scarlatti. Quant au scénario, selon le journaliste Alexandre Demidoff (Le Temps ), « il est aussi tourmenté dans les faits que cristallin dans la forme : un trio familial, père, mère et fille, se décompose et l’on assiste à trois variations surréalistes – puisqu’il s’agit bien de pervertir jusqu’au burlesque une situation familière – autour d’une crise. Le dérapage du réel vers le songe est la marque de fabrique de Botelho. »
On nage dans le bonheur en regardant ces artistes s’ébrouer sur un tapis, sur un canapé ou dans l’eau. Drôle de crawl pour une création qui n’est pas sans gravité non plus, brassant ainsi plusieurs registres.