On connaît les quatuors en musique classique. Alchimie et virtuosité. Il en est de même parfois au théâtre. C’est le cas avec ce quatuor de comédiens romands qui s’emparent de la partition du Théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes, sous la baguette du metteur en scène Sylvain Ferron. Une production de la Cie Passe-murailles (Genève).
Directeur du Théâtre du Rond-Point à Paris, l’auteur français a conçu une pièce délicieusement cocasse qui emporte les spectateurs dans un monde absurde et décalé. Huit fables composent le menu, servi par d’excellents acteurs. Aux détours de leurs saillies verbales et autres non-sens jubilatoires se croisent des amateurs d’art préoccupés par le sort pictural des carpes, un coiffeur pour goélands, des adeptes du prénom Bob et un stylo géant.
À priori banales, ces saynètes échappées du quotidien glissent progressivement vers un ailleurs hilarant où les protagonistes s’affranchissent des barrières du bien-pensé et retrouvent une vraie liberté de dire, de vivre et de rêver. Un spectacle fin et léger à déguster sans modération. Pas d’animaux sur le plateau, comme l’indique le titre de la pièce, mais quatre bêtes de scène agiles et solidaires qui s’amusent en deux-trois mouvements des petits et grands travers de la bête humaine.