C’est d’abord le destin tragique d’une jeune femme, fauchée en pleine jeunesse. C’est ensuite un roman d’Alexandre Dumas, La Dame aux camélias. Puis une pièce à succès. Enfin, l’un des plus beaux opéras de Verdi. Et voilà maintenant un spectacle de théâtre lyrique, envoûtant. Plus de 150 ans après sa création, La Traviata – littéralement « la mauvaise fille » – continue à fasciner.
Loin d’une version miniature de l’opéra, c’est une adaptation personnelle qu’ont façonnée Judith Chemla, Benjamin Lazar et Florent Hubert. Centré sur l’oeuvre de Verdi, le spectacle s’autorise des libertés : les musiciens jouent la comédie, les instruments ne sont pas les mêmes que dans l’opéra, des sources littéraires et documentaires s’immiscent dans la trame... La formule fait mouche. « Un moment de pure grâce, rare, magique », écrivait ainsi le quotidien Le Monde.
Autre commentaire légitimement élogieux, celui du Canard enchaîné : « Théâtre ou opéra ? Les deux se mêlent en tout liberté. Fluidité, vivacité, rires et larmes, un rien d’ironie et de distance : c’est la vie même qui est sur scène. La mort rôde, pourtant, dès les premières images. Les grands airs de La Traviata sont là. Mais pas d’artifice, pas de vidéo, pas d’épate à grands moyens : juste quelques accessoires, de la fumée, des tulles et des vases en verre. » De la verdure, des fleurs pâles et rouges, jusqu’à la scène finale, végétale, «d’une beauté à pleurer.» En bref : « Veni, Verdi, vici ». Tout est dit.