Fraîcheur ludique et plaisir malicieux
Souvenirs d’un dimanche en fin de matinée au Théâtre Le Reflet, à Vevey, il y a quelques mois. La cohue! Des centaines de spectateurs qui piaffent d’impatience d’entrer dans la salle. Une star à l’affiche? Oui, mais pas comme les autres. Le grand Gaëtan a une horde de petits fans. Ils ont entre 3 et 9 ans,ils viennent avec leurs parents, leurs frères et soeurs, ils ont leur doudou bien accroché dans les bras, ils ont des étincelles dans les yeux dès que s’allument les projecteurs sur scène. Ils sont d’emblée «zingoingoin» (référence au titre du dernier album de Gaëtan) et le seront encore plus une heure après, à la fin du concert. Pas besoin de leur proposer un fruit au repas de midi, voilà des heures qu’ils ont déjà la banane!
Gaëtan ne propose pas de scénographie délirante dans son spectacle. Juste de la fraîcheur ludique, du plaisir malicieux et des chansons qui font swinguer tendresse et fantaisie, grâce aussi à trois musiciens talentueux.Il a su trouver son style, son public. Un univers poétique et farfelu qui évite parfaitement niaiserie et prêchi-prêcha. Après avoir accueilli ces dernières années Henri Dès et Sonia Grimm, le Théâtre du Jorat se fait une joie de recevoir cet auteur-compositeur-interprète.
Formé à l'Institut Jaques-Dalcroze (Genève), Gaëtan apprend le chant, la batterie et le piano. Il fait un passage éclair à la HEM de Genève où il rafle le prix Bernheim (prix de pédagogie). Son premier album 37 chansons courtes… (2001, disque d’or) remporte un tel succès qu’il sort Parler à la lune (2004) dans la lancée. Paraît alors Martin la Chance (2008) puis Les chocottes (2012, disque d’or)et Zingoingoin (2015). En 2014, Gaëtan a fêté ses 10 ans de scène à l'Opéra de Lausanne: un triomphe devant une salle archicomble! Il en sera de même,on l’espère, dans la Grange sublime.