TRUCULENCE GOURMANDE
Après Camille, qui a donné au Jorat un concert mémorable en 2012, quelle autre chanteuse pour investir la Grange sublime ? Juliette, bien sûr ! Sa truculence gourmande n’a pas failli depuis des lustres : avec elle, c’est évident, l’appétit vient en chantant. Elle a sorti un nouvel album en septembre 2013, Nour, perle supplémentaire à son collier discographique. Née à Paris en 1962, Juliette Noureddine (qui signifie « lumière de la foi » en kabyle ) a passé de longues années à Toulouse, dans une famille où le père, d’origine algérienne, était musicien classique et où la mère brillait par son joli brin de voix, réservé à ses proches.
Après avoir longtemps attendu « que la montagne vienne à Mahomet », comme elle le dit elle-même, Juliette voit sa renommée exploser en 2002 avec son album Le festin de Juliette. Des chansons comme autant de petites histoires, de saynètes, orchestrées parfois à la manière de musiques de films ou d’opéras de poche; pas forcément des « tubes » qui inondent les radios, mais qui, sur scène, sont incarnées avec une fantaisie et une sensibilité épatantes. C’est donc sur les planches qu’elle met les bouchées doubles, avec ses musiciens, « ses hommes », elle qui s’autoproclame « louve dominante », avec sa malice coutumière.
Elle n’a pas les dents longues, mais la langue bien pendue. On vient à ses concerts comme pour un bon repas joyeux. À table !