Un huis-clos humaniste et passionnant
Le metteur en scène Julien Schmutz revisite un drame de l’auteur américain Reginald Rose, dont on connaît l’adaptation cinématographique de Sidney Lumet (1957), sublimée par l’interprétation d’Henry Fonda. Au centre des débats, le système judiciaire, ses dangers et la quête absolue de vérité, questionnés à travers le prisme des délibérations de jurés chargés de décider du sort d’un jeune parricide. Alors que tout semble l’accuser, un des jurés va obliger ses collègues à dépasser leurs préjugés et bien mettre en balance le droit de vie ou de mort de l’homme face à l’homme. Quel sens donner à cette immense responsabilité et quelles sont les conséquences de nos actes ?
Pièce humaniste et d’une actualité toujours pertinente, Douze hommes en colère réunit une magnifique brochette d’acteurs romands. Un huis-clos sous forme de suspense psychologique. Comme l’explique le metteur en scène Julien Schmutz, fils d’un juriste passionné et ancien étudiant en droit à l’Université de Fribourg, cette pièce est moins un texte dénonciateur, à charge contre les dysfonctionnements de la justice humaine, qu’un essai théorique sur le droit au doute ; faisant appel à notre esprit critique, l’auteur met au centre de ce débat cette notion fondamentale qu’est le «doute légitime». Je vise une performance très poussée et virtuose, un jeu rapide, physique et complexe, où les émotions vives se confrontent avec l’argumentation et la logique.
C’est totalement réussi.