UN THRILLER THEATRAL ENCHANTEUR
Une pièce pour huit comédiennes (de générations différentes) est une rareté. On dira même une aubaine, d'autant plus quand il s'agit d'une comédie policière bien ficelée, mêlant suspense et humour. Huit femmes a été créée en 1958 à Nice. elle a été portée deux fois à l'écran : en 1960 sous le titre La nuit des suspectes (adaptation de Frédéric Dard et de l'auteur) et en 2002 sous son titre original par François Ozon, avec une distribution prestigieuse. L'expérimenté metteur en scène lausannois Jean-Gabriel Chobaz reprend l'affaire avec son sens affuté de la dynamique théâtrale et une brochette de comédiennes romandes pas moins attractive.
L'argument tient du bâton de dynamite qui n'attend plus qu'une allumette... Dans une grande demeure bourgeoise, on se prépare à fêter Noël. Cependant, une découverte macabre bouleverse ce jour de fête. Le maître de maison est retrouvé mort, assassiné dans son lit, un poignard planté dans le dos. Autour de lui, huit femmes (son épouse, ses filles, sa soeur, sa belle-mère ou encore une domestique). Chacune a un secret jalousement gardé, qu'il faut dévoiler, car l'une d'entre elles est coupable. Mais laquelle ?
Huit femmes n'est pas Dix petits nègres ou Douze hommes en colère. Mais il y a des ingrédients communs qui nourrissent ce thriller théâtral, où s'incrustent des chansons et des chorégraphies pétillantes. Le suspense n'empêche pas de monter un spectacle festif et gourmand, comme le désire l'artificier Jean-Gabriel Chobaz. Pour autant, la composition de l'explosif dessert au final reste top secret !