Chanter pour oublier ses démons
Après 2010 (La Serva Padrona et Pimpinone), 2012 (Monsieur Choufleuri et Croquefer) et 2014 (Phi-Phi), la nouvelle production de la Route Lyrique 2016, opération unique de décentralisation menée par l’Opéra de Lausanne, sera une fois encore créée au Théâtre du Jorat. Comme Phi-Phi au lendemain de la Première Guerre, La belle de Cadix a renouvelé le genre après la Deuxième Guerre. Le nom de Francis Lopez circulait sur toutes les lèvres et le public ressentait le besoin d’une Espagne d’opérette pour oublier. L’oeuvre fut présentée en première à Paris le 24 décembre 1945 : enfin de quoi savourer un joyeux Noël.
Cette version 2016 de La belle de Cadix sera mise en scène par Patrick Lapp, qui interprétera aussi le rôle de Manillon. Son humour décalé devrait faire merveille. Jacques Blanc dirigera les jeunes chanteurs et musiciens auxquels l'Opéra de Lausanne a pris l'habitude de confier sa Route Lyrique.
On ne résiste pas au plaisir de reprendre un extrait de sa biographie officielle : «Patrick Lapp est né une année paire à Lausanne, à la clinique Mornex. Des études chaotiques lui valent le mépris souriant de la plupart de ses professeurs. Adepte du théâtre universitaire, il y rencontre de belles étudiantes qui se marient très vite. Lapp se retrouve seul face au théâtre professionnel. Mais il est aussi un amoureux de la musique classique et de l’opéra ; une passion qu’il partage avec un cousin lointain, Jean-Charles Simon. Patrick Lapp connaît un succès foudroyant dans le monde lyrique : il vient d’acquérir une voiture de marque allemande avec filtre à particules.» Un choix élémentaire pour un comédien qui n’a sans doute jamais choisi ses rôles pour des raisons uniquement alimentaires.
L’homme a du talent et du goût : la Route Lyrique 2016 s’annonce comme un grand cru.